Julia's Links.

Trois avril 2010,

Au dessus de l’Océan Atlantique.

« J’ai su sauter le grand pas. Après tout, ce n’était pas si difficile que ça, il suffisait d’acheter un billet d’avion en direction de la Pennsylvanie. Rien de plus facile, en fait. Mais quelque chose m’y empêchait auparavant, de la peur ou je ne sais trop quoi. Au bout de cinq longues années, j’ai enfin pris les commandes de ma vie, grâce à toi. Toi seule as su me redonner confiance en moi, en la vie que je trouvais si inutile lorsque j’ai lu ces quelques mots que ma mère avait écris, puis soigneusement caché entre deux vêtements. Jamais, au grand jamais je ne pourrais oublier cette douleur, ce mélange de sensation que j’ai pu ressentir, la haine que j’avais contre mon père. Je me demande encore comme j’ai pu l’appeler « Papa » durant quinze ans, alors que dans mon dos il battait celle qui m’a donné la vie. Aujourd’hui est un autre jour, un nouveau départ : une renaissance. Une nouvelle vie s’ouvre à moi. Je pourrais enfin tout recommencer sans être terrifiée par l’idée que mon père me retrouve un jour, et m’inflige le même sort que ce qu’il a fait subir à ma mère. Nous sommes le trois avril, je suis dans l’avion – au milieu de l’Océan Atlantique à cette heure ci – et à quatorze heures, j’atterrirai. A moi la nouvelle vie, le bonheur. Evidemment, je ne connais encore personne, mais ça ne saurait tarder. J’ai tellement hâte, si tu savais. Hâte de revivre, hâte de te retrouver. Ne m’oublis pas, veilles sur moi. Dis à Maman que je l’aime, et que je pense à elle, tout comme je pense à toi. Chaque jour de ma vie vous est dédié.

Tu me manques Jeanne.

Julia.»